Parcours

Itinéraire d’un doux rêveur qui passe à l’acte

 

  • 1985: Artibano tente de remédier au prix de revient excessif du 45 tours, en imaginant le LP trimestriel. Généreux autant qu’astucieux, le concept permet aux chanteurs peu ou pas connus d’émerger, leur offrant la chance de figurer sur un 33 T promotionnel. Trois compilations seront diffusées dans le courant de l’année, auprès des maisons de disques, des médias, des disquaires, etc.

 

  • 1986: Le LP trimestriel pique la curiosité d’éditeurs de musique (RTL, Carrère,…) qui s’associent au fougueux Louviérois pour fonder la SIPEM (Société Internationale Producteurs Éditeurs de Musique). C’est dès lors la SIPEM, véritable réseau de professionnels de la diffusion musicale, qui assurera le battage médiatique. La maquette est présentée au MIDEM (salon annuel des professionnels de la musique à Cannes) qui découvre des talents incandescents. Simultanément, Artibano produit « Noël sans frontière », un 45 T français, d’un côté et néerlandais, de l’autre.

 

  • 1987: Les LP (devenus semestriels) arrosent le marché de la promotion musicale, touchant dans un premier temps 240 correspondants répartis dans 24 pays. Il est temps pour l’artiste de caresser un autre projet. Artibano fait donc presser un 45 T interprété par neuf enfants du Conservatoire de La Louvière, « On est tous des enfants du monde », dans l’espoir que l’initiative aboutisse sur une opération en faveur de l’enfance défavorisée.

 

  • 1988: Artibano se met à l’heure européenne. Il crée le SICAM (Studio Interprètes, Compositeurs, Auteurs et Musiciens) qui produit, avec la SIPEM, le 8e et dernier disque promotionnel, émaillé cette fois de titres multilingues.

 

  • 1989: Le LP semestriel a vécu. De ses cendres, naît la cassette de la SIPEM. Le support a l’avantage d’être nettement moins coûteux que le microsillon, d’être techniquement moins compliqué et de pouvoir être écouté en déplacement. C’est aussi un passage vers le support numérique.  Artibano abandonne temporairement son activité de producteur pour composer. Un maxi CD sort, en février. Il comporte 4 titres, dont « Faut pas demander à l’enfant de choisir entre Papa et Maman », « Les portes » et « Si j’écrivais ».

 

  • 1991: Un CD égrenant les succès d’I Dragoni – formation dont Artibano faisait partie dans les années 70 –  est dans les bacs.

 

L’art de se faire plaisir en faisant plaisir

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  • 1995: Artibano écume inlassablement les marchés publics, écoulant autant de CD que de bonne humeur. S’il distribue un pseudo-CD au MIDEM (garni en réalité d’un préservatif) et s’il enregistre ensuite un maxi CD (« Pour toi »), sa carrière est en train de négocier un virage vers l’engagement social.

 

  • 1996: L’artiste range momentanément ses partitions et clame son ambition de loger cinq SDF dans un immeuble manageois, dont il est le propriétaire.

 

  • 1997: La crémaillère est pendue dans un premier studio pour les sans logis. D’autres studios sont aménagés. Artibano ne masque pas son intention d’œuvrer aussi en faveur de la jeunesse et du 3e âge. « Je veux toujours chasser le négatif », ponctue-t-il. « Je souris et on me prend pour un fou ».

 

  • 1998: Artibano veut créer une cellule d’accueil pour chômeurs.

 

  • 1999: L’artiste inaugure un centre d’accueil à Jolimont, à destination des personnes à faible revenu. En même temps, il commercialise un best of, « Storia di una artista » et nargue le piratage musical en cassant le prix de son CD (5 €). A la fin de l’année, il devient le jouet d’une émission « Strip-Tease » controversée et qui le laissera meurtri.

 

  • 2000 : Midem 2000 – L’homme s’est égaré comme la brebis. N’ayant pas retrouvé son chemin, il est devenu pèlerin. Pardonnons-leur le mal qu’ils nous ont fait. Cette pochette CD contient une galette (recette typiquement belge) représentant l’Ostie du pardon.


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  • 2001: La piraterie musicale tue la création, martèle Artibano qui part en croisade au MIDEM, avec sous le bras des pochettes de CD fourrées de spéculoos.

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Le clown entre en piste

 

  • 2002: Artibano se grime en clown, propose des nez rouges aux passants pour leur arracher un sourire ou tout au moins une réaction et essaime au MIDEM des pochettes truffées de graines de tournesol (« Qui s’aime, récolte »). Derrière les artifices, se dégage une prise de conscience citoyenne, une volonté de voir s’améliorer le quotidien d’autrui. Lors de la braderie louviéroise, il crée l’événement en présentant un « Star Karaoké » aux fins de promouvoir de nouvelles voix, et rassemble une brochette d’artistes de la région sur scène.

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  • 2003: Artibano placarde sa bobine de clown sur les bus et saupoudre le MIDEM de son ironie (« L’univers est sale à toutes les saisons de Vivaldi »). Une compilation de 19 titres d’ I Dragoni est ficelée et il projette d’enregistrer des versions live de prestations de groupes à Houdeng.

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Ni Don Quichotte, ni Robin des Bois

 

  • 2004: Il s’investit à fond dans l’action sociale, participe à l’assemblée de la Communauté Urbaine du Centre (CUC) et organise une permanence pour discuter du logement social. Artibano apprendra cependant à ses dépens que l’exercice de la démocratie est un art périlleux et que le fossé entre administration et citoyen est grand.

 

MIDEM 2004 : La star n’est pas forcément un artiste mais l’artiste en soi est une star…

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  • 2005 : Débouté d’un permis de bâtir, Artibano n’en est pas pour autant dégoûté. Il poursuit sa vocation sociale et renoue avec la musique. Pour le MIDEM, il concocte son dernier gag (« L’Apocalypse selon Artibano»). Un single (« Je n’ai pas de maison. J’ai tout le ciel pour plafond ») est diffusé. Suit un CD garni de 9 titres assortis de 6 versions en karaoké.

 

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  • 2006: Pas besoin de regarder dans une boule de cristal pour deviner que les projets grouillent… Artibano présentera au MIDEM un bouquet de chansons inédites d’auteurs belges mais aussi le single de sa comédie musicale qui aborde la problématique du logement et de la précarité sociale. Un casting aura d’ailleurs lieu en mars-avril. Son slogan résume toute son action : « Toi qui as un toit, ne pirate pas »©

 

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