Le revers de la médaille
Publié en février 2007, un rapport de la Commission européenne sur la protection sociale dévoilait des chiffres alarmants concernant l’année 2006. Ainsi, un Européen sur six vivait sous le seuil de pauvreté, ce qui représentait 16% de la population du Vieux Continent, dont de nombreux enfants. Près de 10% des adultes européens en âge de travailler vivaient dans des ménages composés uniquement de personnes sans emploi. Enfin, ce rapport indiquait un phénomène effrayant, celui des travailleurs qui, malgré leur emploi, vivaient dans une situation précaire. Par contraste, il est choquant de constater que les salaires de nombreux P.D.G. ou de personnalités sportives n’ont cessé de grimper pour atteindre des sommes mirobolantes. Quant on sait que pour la saison 2005/06 le footballeur Ronaldinho a gagné un salaire annuel de 24 millions d’euros, on est en droit de s’indigner. Mais l’argent apporte-t-il inévitablement dans son sillage le bonheur ?
Bien évidemment, et au risque de jouer sur les clichés, l’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue. S’il permet de satisfaire les besoins primaires tels que se nourrir ou se loger, il offre aussi la possibilité d’assouvir des besoins loin d’être vitaux : l’argent contribue à un certain confort social et matériel, agréable, certes, mais pas indispensable. L’accumulation de biens matériels et la reconnaissance d’un bon statut social représentent-elles vraiment des gages de bonheur ? On peut posséder tout ce que l’on veut, être quelqu’un de haut placé dans la société et se sentir perpétuellement insatisfait. Nous vivons dans une société dans laquelle on se laisse persuader que l’argent est indispensable pour avoir du plaisir. On oublie alors tous les petits bonheurs simples que la vie nous offre.
Sur le court terme, l'argent apporte certainement pour certains un semblant de bonheur, mais c'est une illusion de bien-être tout comme peuvent l'être les drogues ou les sectes pour d'autres. Pour la plupart d’entre nous, dès que l’on achète une chose, on en veut rapidement une autre : on se lasse des biens matériels et au bout de plusieurs années d’un train de vie basé sur le confort et l’argent, on s’habitue à tout sans jamais être véritablement heureux. Certes, s’il existe des gens riches qui nagent dans le bonheur, d’autres sont malheureux et l’argent amassé ne comble en rien leur tristesse. Tout comme il y a des personnes loin d’être riches et aux fins de mois difficiles qui sont pourtant heureuses. Il est donc important de bien faire la distinction entre le bonheur et la survie. Si l’argent permet de survivre par la satisfaction des besoins primaires, il n’apporte qu’un bonheur relatif. Le véritable bonheur, tout comme l’amour, ne s’achète pas. C’est quelque chose que l’on porte en soi et que l’on partage avec autrui. Dans cet objectif, on travaille à le cultiver et à le développer quotidiennement.
L’argent n’est pas synonyme de bonheur. On peut avoir un portefeuille gargantuesque et éprouver une pénurie totale de joie de vivre et de bien-être. Le bonheur, c’est un état d’esprit que l’on ne peut pas acheter. Si l’argent permet de réaliser de grands projets, le plus important est d’être épanoui et de vivre des moments de bonheur intense.
« Le manque d’argent peut contribuer au malheur mais sa seule présence n’assure pas le bonheur. »
Auteur inconnu
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