La recette du mensonge

Chaque année, le gouvernement nous propose le même menu. En apparence alléchant, il réserve pourtant de sérieux maux d’estomac à cause des ingrédients qui le composent, même pour le plus hardi des mangeurs. Attention au risque d’indigestion mortelle, les plus gloutons risqueraient de ne jamais plus se relever !

Nos politiciens clament haut et fort que la qualité de l’enseignement a augmenté.
Pourtant, il suffit d’aller faire un tour dans les écoles pour constater que le combat des professeurs contre l’échec et le décrochage scolaire est quotidien, mais surtout qu’il est rendu de plus en plus difficile à cause des maigres moyens mis à leur disposition pour offrir à chaque jeune un enseignement de qualité qui ne discrimine personne. Chaque année, ce sont 60 000 jeunes qui quittent l’enseignement secondaire sans diplôme ni aucune qualification. En 2006, nous pouvions lire dans la presse que 24,1% des Belges disposaient uniquement d’un diplôme du primaire alors qu’un quart de la population belge possédait le diplôme du secondaire supérieur et un autre quart celui de l’enseignement supérieur, dont 7,6% d’universitaires.

Nos politiciens parlent d’égalité de chaque individu devant la Loi.
Néanmoins, le manque d’efficacité et d’impartialité de la Justice est criant. La surpopulation dans les prisons et dans les établissements pour mineurs délinquants fait que nombre de criminels potentiels se retrouvent plus rapidement que prévu en liberté… Certains n’ont même jamais payé pour leurs crimes. Les policiers et les magistrats sont désabusés. La Justice à deux vitesses existe bel et bien, en prenant plus soin des agresseurs que des victimes.

Nos politiciens affirment que la pauvreté et le chômage sont en diminution.
Cependant, en 2006, les médias ont diffusé des chiffres provenant de diverses études : le taux de pauvreté a atteint la barre des 15,2%, ce qui signifie que cette proportion de la population dispose d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté, soit moins de 772, 46€ par mois. Les chiffres du chômage, quant à eux, ne sont pas plus réjouissants. En effet, entre 2001 et 2006, le taux de chômage est passé de 6,6% à 8,3%, les jeunes âgés de 15 à 24 ans payant le plus lourd tribut : 20,5% de chômeurs. Si 30% des chômeurs sont considérés comme pauvres, 6,4% de la population active au travail l’est également !

Nos représentants veulent nous faire ingurgiter que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Certes, la Belgique est classée dans le top 10 des pays où les conditions de vie sont très bonnes. Mais ce n’est pas une raison pour se reposer sur nos lauriers !

Au lieu de beaux parleurs inactifs au pouvoir qui se querellent pour des broutilles linguistiques, nous voulons des gens qui agissent pour endiguer les vrais problèmes socio-économiques que rencontre la population. Le fast-food politique a provoqué suffisamment de cancers au sein de notre société au cours de ces dernières années. Il est temps de se réveiller pour redorer les notions de solidarité, d’égalité et de tolérance.





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