Le cancer de l’esprit

Le cancer de l’esprit est un fléau qui atteint tout le monde et auquel il est difficile d’échapper. Ses origines sont nombreuses mais peuvent apparaître à n’importe quel âge à cause de la jalousie, le pessimisme, l’amertume, la rancune, la haine, etc. Ceux-ci sont à notre esprit ce que l’aigreur est à notre estomac : si nous ne surveillons pas notre alimentation, les aigreurs gastriques peuvent se changer en ulcères et ces derniers peuvent dégénérer en maladies encore plus graves. Plus le temps passe et plus les tourments s’emparent de notre esprit et le malmènent au point que le gouffre qui conduit à la dépression et à la démence n’est jamais bien loin.

Si les causes du cancer de l’esprit sont abondantes, elles sont souvent liées à une accumulation de stress, de déceptions et d’échecs. Cependant, elles sont surtout déclenchées par le monde qui nous entoure, et plus particulièrement nos relations avec des personnes qui nous sont proches ou non. Que ce soit la jalousie ou la rancune, par exemples, elles agissent toutes deux comme des bactéries sur une plaie ouverte que l’on refuserait de soigner et qui deviendrait purulente avec le temps. Le cancer de l’esprit est avant tout une intense souffrance intérieure qui finit par infecter toute notre existence si nous ne traitons pas le problème à sa source. Mais quelles sont les remèdes possibles ?

Rien ne sert de courir en pharmacie acquérir un quelconque médicament miracle. Le traitement ne nécessite qu’une panacée que seul l’individu atteint par le cancer de l’esprit peut réaliser mais encore faut-il suivre certaines consignes à la lettre. Dans un premier temps, il faut arrêter de regarder dans l’assiette des autres pour voir si elle est plus garnie, apprenons plutôt à nous concentrer sur ce que l’on possède, même si c’est peu de choses, et apprécions-le. Ensuite, il faut apprendre à lire en soi pour découvrir véritablement quels sont nos besoins, nos envies, nos rêves. Savoir déterminer ce qui nous rendrait heureux et épanoui permet de revigorer l’esprit en l’extirpant de sa nécrose. Enfin, nous nous fixons postérieurement des objectifs à atteindre et nous tentons de les concrétiser sans se mettre sur les épaules de pression inutile. Savourer la vie est impossible si l’on est enseveli sous des avalanches d’idées noires ; c’est profiter de chaque instant en faisant ce que l’on aime et en aimant ce que l’on fait, quel que soit le domaine qui permet de jouir de l’existence.

Ne nous laissons pas dévorer par l’animosité, le défaitisme et toutes les autres ombres qui cherchent à plonger notre esprit mais surtout notre vie entière dans les ténèbres. On existe vraiment que lorsqu’on a conscience de soi et que l’on cherche à déguster les fruits suaves d’une existence placée sous le signe du bonheur, du respect et de la tolérance.


« Un cerveau tranquille, c’est l’essentiel d’une bonne vie.
On le dit. Avoir la paix de l’esprit, c’est le plus grand des biens… »

Yves Thériault, extrait de Cul-de-sac, 1961

 





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