L’esclave de soi-même

La quête primordiale de l’être humaine est celle qui tend à atteindre le bonheur, même si pour y parvenir, on est parfois amener à réaliser des actes ou à prononcer des paroles que l’on n’aime pas. Attention toutefois à ne pas laisser la conscience et la lucidité être brouillées par de sombres sentiments.

Il est donc important de savoir prendre du recul, d’avoir conscience de ce que l’on fait afin de pouvoir s’imposer des limites pour ne pas blesser autrui dans sa recherche du bonheur. Le bien-être personnel est indispensable pour pouvoir s’épanouir librement mais il ne faut pas sombrer dans les supplices du désir, de la jalousie, de la haine ou de la rancœur si l’on ne veut pas devenir l’esclave de soi-même. En effet, on peut devenir, sans en prendre conscience, son propre esclave pour réussir tout comme pour se faire valoir. C’est là que l’on mute, lentement mais sûrement, vers un changement de l’identité et de l’esprit. Aveuglé par les envies les plus diverses, on ne pense plus qu’à soi, à son confort personnel, à l’argent, à la gloire et à la célébrité. On veut tout pour soi et rien pour les autres.

Cependant, il faut savoir sortir de son propre univers et observer le monde qui nous entoure, pour se rendre compte que l’on est bien chez soi. On apprend ainsi à mieux apprécier ce que l’on possède et on redécouvre l’essence même de notre personnalité. On sait qui on est et ce que l’on vaut. On se rend compte que l’on n’a plus rien à prouver à personne, si ce n’est à soi-même. On retrouve cette liberté qui permet de choisir ce que l’on veut et d’être soi. Chacun est ainsi le seul maître de son existence et non plus l’esclave de ses envies.

Bien souvent, la plupart des gens jugent sur les apparences et n’ont qu’une idée en tête : posséder les mêmes atouts physiques, matériels ou autres de leurs voisins, connaissances, amis, etc. Ils veulent devenir des individus différents de ce qu’ils sont véritablement en pensant qu’ils seront ainsi plus heureux, plus libres, plus épanouis. Malheureusement pour eux, la vérité est bien plus cruelle : ils se laissent dominer par leurs nombreuses envies au point de causer autant de dégâts pour eux-mêmes que pour les autres sans jamais effleurer le bonheur. Etre riche en apparence et pauvre à l’intérieur ne mène qu’à une existence baignant perpétuellement dans la tristesse et la déception ; il vaut mieux être riche à l’intérieur et pauvre à l’extérieur, ce qui permet, malgré les difficultés et les problèmes, de savourer pleinement la vie et de ne pas devenir son propre esclave.

Pour vivre une existence libre et enrichissante, il faut apprendre à se respecter, à s’accepter afin de déterminer ce que l’on veut tout en s’imposant des limites. Il ne sert à rien d’aller chercher ailleurs une quelconque richesse : apprenons à profiter de qui on est et de ce que l’on possède déjà. Chacun détient en lui une fortune exceptionnelle, encore faut-il creuser pour la découvrir. C’est la première étape vers le bonheur.


« Etre esclave de soi est le plus pénible des esclavages. »

Sénèque, philosophe latin (-4 avant J.C. – 65 après J.C.)

 





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