L’égoïsme existentiel

La solidarité, voilà un mot qui semble totalement inconnu de nos jours. Pourtant, on l’entend du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Mais ce n’est pas parce que l’on est capable de prononcer un mot que l’on en connaît sa véritable signification. Ainsi la valeur d’un terme aussi noble que « solidarité » n’aurait-elle pas été dévaluée par la sournoiserie de notre société individualiste ?

Actuellement, il semblerait que la clé d’une vie épanouie soit l’individualisme à tout va. La société est composée quasi exclusivement d’individus qui se côtoient non pas pour bâtir un monde plus agréable pour tous mais bien pour ériger leur oasis personnel de bonheur, sans se soucier des autres. Rares sont les personnes qui sont là pour tendre la main à ceux qui sont dans le besoin. Alors que la vie devient de plus en dur difficile pour beaucoup de gens, l’entraide se retrouve écrasée sous les pieds de la malhonnêteté. Que l’on soit riche ou pauvre, chacun semble ne plus penser qu’à sa propre petite personne ; l’époque où l’on se serrait les coudes pour s’en sortir est révolue, chacun ne cherchant plus maintenant qu’à tirer son épingle du jeu pour son profit personnel. On peut déborder de bonne humeur et d’envie, mais il suffit simplement que quelqu’un refuse de vous soutenir et c’est tout votre projet qui s’effondre : un homme peut détruire une vie.

On ne peut qu’être indigné de voir que trop peu de voix osent s’élever devant ce terrible constat. Notre conception de la vie se résume en la célèbre phrase d’Alexandre Dumas : « Un pour tous et tous pour un. » Sachant pertinemment bien que deux hommes seuls ne pourront jamais changer la face du monde, nous nous exprimons néanmoins pour apporter une éclaircie dans la vie de ceux qui n’ont jamais goûté aux plaisirs de la solidarité et qui voudraient eux aussi se faire entendre un jour. On ne peut marcher seul qu’un temps ; pour continuer à grandir, il faut poursuivre la route ensemble !


« La solidarité n’existe pas : il n’existe qu’une coalition d’égoïsmes.
Chacun reste avec les autres pour se sauver soi-même. »

Francesco Alberoni, Vie publique et vie privée, 1987





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