Le Resto des Neurones

Le 26 septembre 1985, l’humoriste et acteur Coluche lança l’idée des Restos du Cœur dont le but avoué était de distribuer gratuitement de la nourriture et d’apporter une assistance bénévole aux plus démunis, tout d’abord à Paris puis dans les grandes villes de France. Les premiers Restos ouvrirent leurs portes le 22 décembre 1985 et se multiplièrent un peu partout dans l’Hexagone puis à l’étranger, comme en Belgique en 1986 ou en Allemagne en 1997. Afin de promouvoir les Restos du Cœur et les médiatiser le plus possible, Coluche joua sur sa propre image et celle de ses amis en constituant autour de son projet social un groupe artistique appelé Les Enfoirés, c’est-à-dire une bande de chanteurs, acteurs, hommes politiques, sportifs de toutes disciplines, etc. qui manifestèrent leur soutien à l’association en chantant et en abandonnant les bénéfices des concerts ainsi que des albums issus de ceux-ci. Un véritable élan d’humanité et de solidarité comme le monde devrait en connaître plus souvent. Si, au départ, Coluche et ses compagnons de bataille pensaient que les Restos du Cœur ne seraient que provisoires en attendant une solution politique dans la continuité qui aurait permis de juguler la montée de la pauvreté, force est de constater qu’aujourd’hui, les Restos du Cœur sont plus actifs que jamais et qu’ils sont là pour durer encore longtemps à travers l’aide de bénévoles et la générosité du public face à l’incessante croissance de la précarité et de la misère.

En 2008, Artibano Benedetto et son équipe appelée Les Privilégiés proposent la création du Resto des Neurones, la première association belge entièrement dédiée aux gens irresponsables, manipulateurs et inconscients qui ignorent la pauvreté au seuil de leurs portes et préfèrent s’enrichir en exploitant les plus démunis sans rien offrir en retour. Arti fait appel à tous ceux qui se disent de bonne volonté pour le rejoindre dans ce défi qu’est celui de s’unir pour découvrir et faire découvrir le monde des plus démunis. Il propose de créer un groupe d’Irréductibles capables de prendre conscience que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et que certaines personnes peinent à boucler leurs fins de mois, même en travaillant toute la semaine. En s’investissant humainement mais aussi financièrement, ces Irréductibles pourront découvrir le vrai sens du mot générosité et devenir des citoyens responsables, capables d’humanisme, de tolérance, de loyauté, de solidarité et de compréhension. Grâce à Arti, ils pourront même s’offrir le voyage du futur en se mettant dans la peau d’un travailleur qui trime pour entretenir sa famille. Vivre la fiction dans la réalité et l’action : n’est-ce pas la meilleure façon de comprendre que finalement tout n’est jamais totalement noir ou blanc ? N’oublions pas que nous pouvons tous devenir les pauvres de demain !

Il est grand temps de renverser les fondations d’une société inégalitaire et intolérante où seul l’argent détermine la valeur d’un individu. Personne n’est à l’abri et tout peut arriver, comme de passer d’un « sans difficulté financière » à un « sans domicile fixe ». Coluche disait : « Resto du Cœur pour que le cœur des gens remplisse le ventre des pauvres » ; Arti dit : « Resto des Neurones pour que l’intelligence des gens fasse disparaître la fin des plus pauvres ». Si le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse d’augmenter, Arti et son équipe tente à tout prix d’ériger un pont afin que tout le monde se retrouve logé à la même enseigne, dans le respect de soi et d’autrui. Au lieu qu’une minorité profite des richesses mondiales, partageons-les et tendons la main à ceux qui sont dans le besoin et qui veulent s’en sortir.


« Nous avons besoin d’hommes qui sachent rêver à des choses inédites. »

John Fitzgerald Kennedy, extrait d’un discours à Dublin le 17 juin 1963

 





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