L’esclavage des temps modernes

Selon les données publiées par Eurostat en janvier 2008, le taux de chômage en Belgique se trouverait légèrement sous la barre des 7%. Pour tenter de faire diminuer ce chiffre, il existe plusieurs solutions permettant d’insérer des individus sur le marché du travail, la plus connue étant d’envoyer des chômeurs suivre des formations qualifiantes afin de pouvoir par la suite les plonger rapidement dans la vie professionnelle active.

Pour de nombreuses personnes, le meilleur moyen de décrocher un contrat de travail est d’endosser le statut de stagiaire afin de prouver leurs compétences et leur motivation dans un domaine particulier. Si de plus en plus d’entreprises engagent des stagiaires en leur faisant miroiter un contrat à durée indéterminée, certaines d’entre elles transforment leur période d’essai non rémunérée en du bénévolat voire du travail au noir. Alors que le statut de stagiaire est reconnu administrativement et protégé par certaines lois sociales, il arrive bien souvent que des entreprises profitent de leurs stagiaires et abusent de leur pouvoir sur eux : intensité de travail importante, heures supplémentaires, augmentation de la période d’essai non rémunérée, etc. Mais le pire est de constater qu’après avoir bien pressé le stagiaire comme un citron, l’entreprise décide de ne pas lui donner un contrat rémunéré en lui disant qu’il ne possède pas les qualifications requises et elle engage dans la foulée un autre stagiaire pour une nouvelle période d’essai non rémunérée en procédant sur le même schéma. L’argent n’a pas d’odeur, c’est bien connu ; certains ne se soucient guère de la manière dont ils peuvent s’enrichir, tant qu’ils gagnent de l’argent. Le respect de la vie humaine n’est pas une valeur indispensable pour tout le monde et, la plupart du temps, ce sont les gens dans le besoin qui en font les frais.

Malgré les abus, il existe des employeurs qui tentent d’aider les individus sans emploi en leur offrant des stages rémunérés, un travail motivant et surtout un contrat à la clé. Malheureusement, il arrive que ces personnes à qui l’on offre une chance de s’en sortir préfèrent ne pas la saisir parce qu’elles sont satisfaites de leur situation. Même en étant honnête et en payant, on n’arrive pas toujours à trouver des gens motivés, travailleurs et/ou qualifiés.

Dans notre société capitaliste, chacun essaie d’empocher la plus grosse part du gâteau pour son plaisir personnel. Les gens de bonne foi deviennent trop souvent les esclaves de ceux qui ne pensent qu’à mentir, manipuler et trahir pour s’enrichir et se complaire dans leur condition. Nous pensons que l’épanouissement de soi mais également des autres passent par le respect de soi et d’autrui mais aussi par le fait que chacun d’entre nous doit faire face à ses responsabilités sociales et humaines.


« Comme le dit un jour un homme d’esprit, le cannibalisme fit place au capitalisme lorsque l’homme se rendit compte qu’il était plus rentable d’exploiter son prochain que de le manger. »

Lytle W. Robinson, écrivain américain





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