L’assujettissement mondial

Le monde actuel ne peut qu’être considéré comme marchandise dans la mesure où il est totalement géré par une société capitaliste et libéralisée où l’objectif primordial est d’obtenir toujours plus de rendement de la force de travail au prix le plus bas possible. Ce système favorise les plus riches d’entre nous tout en exploitant à l’extrême les plus pauvres à l’échelle de la planète.

Pourquoi les médias s’intéressent-ils particulièrement à ceux qui vivent dans la prospérité et la luxure ? Ces individus ne représentent qu’une minorité de la population mondiale et leur sort nous indiffère royalement. Comment pourrait-il en être le contraire alors que de plus en plus de gens éprouvent des difficultés à boucler leur fin de mois, même en occupant deux emplois ! Les médias ne s’intéressent que pour le sensationnalisme primaire à ceux qui vivent avec difficulté quotidiennement ; ils préfèrent nous gaver d’hommes d’affaire qui vivent dans des châteaux ou des yachts et qui ont sous leur tutelle 12 000 employés. Néanmoins, ce que les médias ne disent que trop rarement, c’est que les employés sont surexploités pour un salaire dérisoire alors que les délocalisations sont fréquentes pour augmenter le capital des entreprises tout en cultivant la misère humaine et en cassant les prix un peu partout.

Chacun d’entre nous n’est qu’un grain de sable sur la plage de l’humanité mais nous devons prendre nos responsabilités et affirmer nos idéaux avec conviction. Arrêtons de nous laisser piétiner par cette société de mondialisation qui profite de la main d’œuvre à des salaires misérables et honteux. Le but poursuivi par les capitalistes n’est pas de former des milliards d’hommes et de femmes en vue de leur donner un emploi ; au contraire ils s’attèlent uniquement à cibler leurs investissements (inter)nationaux, à calculer leurs profits dans le court terme et à jouir de l’argent récolté grâce à l’exploitation d’autrui. Quand on sait que seulement 1% des salariés des pays pauvres sont embauchés par les 36 000 multinationales au monde, on comprend pourquoi la précarité et la misère sont loin de disparaître de ces contrées.

D’ici quinze ans, si rien ne change, l’Europe souffrira autant que les autres continents plus pauvres et la misère sera plus florissante que jamais. L’ouverture des frontières a créé une gigantesque autoroute de la pauvreté et de l’exploitation. Les pays faussement appelés en « voie de développement » (depuis le temps qu'on emploie cette expression, ça se serait vu si elle était juste !) sont des machines à produire, plus que dans les pays riches, des inégalités. Les 10 % les plus riches dans les pays riches possèdent 29,1 % des revenus. Les 10 % les plus riches en Amérique latine possèdent 48 % des revenus. Les 10 % les plus pauvres dans les pays riches possèdent 2,5 % des revenus. Le pourcentage est de 1,6 % en Amérique latine. Cette présence d'une riche classe dirigeante locale permet de nourrir les bourses locales, pour le plus grand profit des spéculateurs internationaux. La forte proportion de très pauvres permet en même temps de faire pression à la baisse sur les salaires dans ces pays pauvres, avec comme résultat une main d'œuvre intéressante pour les entreprises multinationales. Sans oublier que cette misère, c'est aussi le poids du passé qui l'explique : le colonialisme, dont l'Amérique latine, l’Asie et l'Afrique ne se sont pas remises en 500 ans, et l'ordre économique capitaliste qui, depuis 150 ans, a favorisé les mêmes Etats et appauvri les mêmes régions.

Pour donner un avenir au monde et à ses habitants, il faut trouver des solutions rapidement. La mondialisation appauvrit toute la planète et dans les années à venir l’Europe versera dans la pauvreté et la misère. Repensons à mai 68 ainsi qu’à tous les autres grands événements sociaux de l’Histoire afin de réveiller les consciences assoupies. Exprimons-nous et ne laissons pas l’exploitation s’emparer de notre existence.


 « La liberté n’offre qu’une chance d’être meilleur, la servitude n’est que la certitude de devenir pire. »

Albert Camus, écrivain français (7 novembre 1913 – 4 janvier 1960)





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