Une vie épanouie n’a pas de prix

« - Bonjour Madame la boulangère, je voudrai un grand pain coupé, s’il vous plaît.
- D’accord mon bon Monsieur. Ca vous fera deux euros.
- Deux euros ? Mais depuis quand ?
- On le fait à deux euros depuis ce matin. Je sais, ça fait cher mais on ne peut pas faire
autrement. Encore heureux que le patron ait réussi à trouver des œufs qui n’aient pas trop
augmenté… sinon on n’arriverait jamais à s’en sortir, on perdrait des clients et finalement
on fermerait boutique !
- C’est vraiment de la folie…Tout augmente sauf les salaires…Que va devenir le monde à se
rythme là ?
»

Depuis plusieurs mois, les sources d’énergie et les produits alimentaires, la plupart étant des biens de première nécessité, augmentent aux quatre coins de la planète. Ainsi, des pâtes, aliments de base pour de nombreuses familles, ont vu leurs prix flambés à cause de l’augmentation du tarif du blé.

Mais comment expliquer la hausse des prix ? Si les matières premières augmentent de plus en plus, qu’elles soient agricoles ou non, tel que le diesel, l’essence ou bien encore l’électricité, c’est tout simplement parce qu’il existe une trop grande différence entre l’offre et la demande. Dès lors, les stocks et les productions disponibles sont insuffisants pour combler les besoins de tout le monde. Il en résulte une élévation importante un peu plus chaque jour des prix alors que les salaires, quant à eux, n’augmentent pas d’un centime. La situation actuelle est donc loin de s’arranger.

La hausse des prix se répercute à tous les niveaux de la société jusque dans les portefeuilles de chaque famille. Ainsi, le pouvoir d’achat des consommateurs belges diminue lentement mais sûrement. Philippe Defeyt, économiste Ecolo et président du C.P.A.S. de Namur chiffrait la perte de pouvoir d'achat des 10 % de ménages belges les plus pauvres à 335 euros par an et jusqu'à 400 euros pour les plus précaires. Sans compter que le nombre de chômeurs risque d’augmenter grandement si des entreprises devaient licencier à grande échelle pour continuer à engendrer des bénéfices ou bien si des particuliers devaient remettre leurs commerces. Dans de telles conditions, la pauvreté et la précarité ne vont faire que se répandre à vive allure.

Arti, ardent défenseur de la dignité humaine, est scandalisé par l’évolution de notre monde. En effet, il ne peut accepter, par exemple, que les prix des télévisions à écran plat soient en chute libre alors que les préoccupations premières de la population, et surtout les personnes les plus défavorisées, sont de se nourrir, de se chauffer et d’avoir un abri. Si le monde politique ne semble pas réagir face aux problèmes que rencontre le peuple, il est impératif que celui-ci se montre solidaire et manifeste son envie de sortir de cette pénible crise.


« Argent, trop cher, trop grand. La vie n’a pas de prix. »

Jean-Louis Aubert, extrait de la chanson Argent trop cher, 1980





Retour à la TABLE DES MATIERES